Les récifs coralliens doivent faire face à une multitude de perturbations, qu’elles soient naturelles ou liées aux activités humaines. Ces dernières, comme la surpêche ou encore l’aménagement côtier, ont largement contribué à dégrader ces écosystèmes marins. Certaines régions ont été fortement touchées par ces désordres d’origine anthropique, à l’image des Caraïbes, où le corail a disparu progressivement pour laisser place aux algues.
Les bouleversements causés par les activités humaines ne sont toutefois pas les seuls à menacer les récifs ; ces derniers font face, et ce depuis très longtemps, à une multitude de perturbations naturelles transitoires, mais récurrentes. L’évènement El Niño actuellement en cours en constitue un parfait exemple et ses conséquences sur les récifs coralliens sont aujourd’hui assez bien connues. Ce phénomène climatique, qui prendra fin l’année prochaine, reviendra dans 5 à 7 ans.
Quelles traces ces événements naturels laissent-ils sur les récifs ? Ceux-ci sont-ils assez résistants pour supporter la récurrence de telles perturbations ?
Trois décennies d’observations
S’il est difficile de dire aujourd’hui à quoi ressembleront les récifs dans plusieurs dizaines d’années, il est possible de profiter des observations réalisées par le passé pour comprendre la façon dont ils s’adaptent sur le long terme.
En consultant le suivi scientifique réalisé au cours des trois dernières décennies par les chercheurs du Criobe sur le récif de Tiahura (situé à Moorea en Polynésie française), on observe comment d’importantes perturbations naturelles – telles les invasions de l’étoile de mer mangeuse de corail, Acanthaster planci, les blanchissements coralliens ou encore les cyclones – ont pu affecter les écosystèmes.
Ces perturbations sont à l’origine d’importants changements dans les fonds sous-marins, provoquant chez le corail des phases récurrentes de déclin et d’essor.
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