Depuis 2004, le lagon de Moorea bénéficie d’un Plan de Gestion de l’Espace Maritime (PGEM) qui comprend un suivi scientifique du rivage jusqu’à la pente externe de huit Aires Marines Protégées (AMP) et cinq Aires Marines dites « Témoins » (AMT).

AMP Moorea Article IYOR2018

Carte représentant les aires marines de Moorea : les aires marines protégées (puce noire) et les aires marines témoins (puce verte). Illustration : CRIOBE


Chaque année, pendant la saison chaude et en période de pleine lune, deux spécialistes récoltent des données sur des peuplements dits « indicateurs » de l’état de santé du lagon et au nombre de cinq : les coraux, les algues, les poissons, les mollusques et les échinodermes.
Sur chaque aire marine, 3 zones de suivi sont disposées :
1) sur la bordure du récif frangeant proche du rivage,
2) sur le récif barrière en retrait des brisants de crête récifale et
3) sur la pente externe à -10 mètres de profondeur.

13 Aires Marines X 3 zones par aire marine X 3 stations par zone (aussi appelées réplicas) = 117 stations


2018 a été déclaré par l’ICRI (International Coral Reef Initiative) Année Internationale pour les Récifs Coralliens (IYOR2018). L’occasion est donc plutôt bonne pour revenir sur l’état de santé du récif de Moorea au travers du recouvrement en coraux vivants (RC) qui s’avère exceptionnel !

On atteint en mars 2018 des valeurs proches de 80% de RC sur la pente externe au nord de l’île, 20% sur la côte est et environ 60% sur la côte ouest.

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Paysage corallien à 8m de profondeur sur la pente externe de Haapiti, mars 2018. Crédits photo : Chancerelle/CRIOBE


Souvenez-vous, Moorea a subi une invasion d’Acanthaster planci (l'étoile de mer Taramea qui mange le corail) entre 2005 et 2009, puis un cyclone (Oli, février 2010) qui avaient détruit une bonne partie des coraux de la pente externe de l'île. Ces deux phénomènes avaient fait chuter le RC à moins de 5% sur l’ensemble des récifs externes.

Les familles de Pocillopora et Montipora sont les plus propices à cette recolonisation rapide, représentant respectivement 34 % et 11 % du RC total sur les trois côtes.

Ces dernières valeurs de RC relevées en mars 2018 sont donc tout à fait encourageantes quant à la capacité de rétablissement rapide des peuplements coralliens autour de Moorea après ces perturbations majeures considérées comme naturelles. La côte nord enregistre même des valeurs record jamais enregistrées encore dans l’histoire des suivis des récifs de l’île.

Plus d’information sur la technique de suivi ici.
Plus d’information sur les peuplements étudiés:
Corail
Invertébrés
Poissons

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